MOBILITE

  MECAMORPHE

Ambivalent, le MECAMORPHE mue et mute dans notre espace mental. Sa physionomie indéterminée le déplace aléatoirement de l’objet subaquatique ou flottant vers l’engin spatial. Les perceptions insinuées par son identité changeante requalifient alternativement l’espace de son installation. Sa structure ajourée suggère à l’observateur l’occupation de son exosquelette et de son enveloppe.

Bien qu’incarné par le volume, le MECAMORPHE n’est pas sans évoquer le morphing. A l’instar de certaines productions artisanales, sa facture marquée par le geste évoque la durée  de sa fabrication, contrastant avec  la rapidité d’exécution de certaines images numériques, ou artéfacts de l’industrie sérielle. L’objet rappelle en creux la prégnance des objets de la production de masse et des images informatiques. Il matérialise une sorte  " d’arrêt de la chaîne de montage et par extension de mise sur pause de l’image". L’empreinte du temps de son élaboration, évoque conséquemment le temps que l’on pourrait consacrer à son observation.

 Au-delà de l’assemblage et de l’espace d’installation, le dispositif "mécamorphique" déploie le temps d’une pratique. L’hybride, contemporain du medium ou des types de productions qu’il évoque, esquisse tout à la fois la singularité et la transversalité des domaines et régimes de production. Le MECAMORPHE questionne conjointement la mobilité des représentations et la multiplicité des rythmes.

                                                                                                                                                                                                                                 Sébastien Jolivet, le 25/09/21